Voici la deuxième partie du chapitre 4 "Compulsion au Chocolat" extrait du dernier ouvrage de Richard BANDLER paru le 18 octobre 2004 à LA TEMPERANCE.
Eileen : " Est-ce que vous voulez dire que cela fonctionne pour toutes les choses désagréables dont on souhaite se débarrasser ? "
Richard : " Non, juste avec les compulsions indésirables mais pas avec les hémorroïdes. Ce qu’il y a de plus important et de plus agréable avec ce processus, c’est que n’avons pas eu à faire en sorte que le chocolat ait un goût merdique ; de la même façon, nous n’avons pas besoin que les cigarettes aient mauvais goût. C’est d’autant plus sympathique que je vois pas mal de gens en aider d’autres à arrêter de fumer et qu’ils finissent par les transformer en véritables crétins. De véritables crétins qui passent leur temps à torturer tous ceux qui n’ont pas encore arrêté de fumer. "
Eileen : " Vous voulez dire, ceux qui ont réussi à arrêter de fumer ? "
Richard : " Oui. Ils arrivent à les faire arrêter de fumer et, du coup, ils se comportent comme de véritables abrutis. Les gens qui arrêtent de fumer deviennent comme ces chrétiens qui viennent frapper à votre porte et qui vous harcèlent jusque dans les aéroports. Certains chrétiens en Californie pensent que tout le monde devrait être chrétien. Que cela vous plaise ou non. Vous allez frapper à la porte d’un Juif et vous lui dites que Jésus est mort pour ses pêchés. Ce à quoi le Juif répond : " Ah bon ? Alors écoutez-moi bien , sûrement pas pour les miens. Il est mort pour les vôtres, mais certainement pas pour les miens... en plus, il n’avait pas l’habitude de frapper aux portes et de harceler les gens. " Ce que nous montre cet exemple, c’est qu’elle n’a pas été obligée de faire en sorte que le chocolat ait mauvais goût. Elle n’a pas été obligée de faire son autocritique. Elle a juste utilisé une méthode naturelle qui permet au cerveau d’apprendre. De la même façon que vous pouvez développer une accoutumance, vous pouvez apprendre à vous en débarrasser. Le même mécanisme peut vous conduire à une envie et à un désir de faire certaines choses. Comme étudier par exemple. Il existe un grand nombre de choses que vous souhaitez faire, et du moment que vous commencez à les faire, tout se passe bien pour vous ; ce qui compte c’est de se mettre dans l’état d’esprit de les faire. Vous pouvez également les transformer en compulsions. C’est essentiellement, ce que j’ai fait, j’ai échangé une compulsion contre une autre. Dans ce cas par exemple, le désir obsessionnel de chocolat a été remplacé par celui d’être belle et agréable, de se sentir bien dans sa peau. Essentiellement, il s’agit là de mécanismes et non de quelque chose que je lui aurais fait. Je lui ai juste expliqué comment il fallait s’y prendre pour arriver à contrôler ce qui se passait dans sa tête. Il s’agit là essentiellement d’une stratégie ; elle dispose à présent d’une stratégie pour se débarrasser du chocolat. Cinq fois, ce n’est pas énorme, même si cela a pris pas mal de temps ici. Essayez à nouveau. Allez, créez une image de chocolat, bien brillante. "
Eileen : " Je n’y arrive pas. Et pourtant j’essaie vraiment... "
Richard : " Regardez-la ! Si vous regardez bien son visage, vous verrez qu’elle plonge directement dans l’autre image. Cela n’a pas l’air de vous déranger des masses. Ca n’a pas d’importance que la nouvelle image n’est rien à voir avec le fait de manger du chocolat, ce qui est important c’est le désir irrésistible. Ca ne veux pas dire que maintenant quand elle va regarder le chocolat, là, qu’elle n’aura pas le choix. Ce qui se passe vraiment c’est que... quand elle crée dans son esprit cette image à l’origine de son désir de chocolat, cela la propulse tout simplement dans un autre état où elle se sent plus intéressée par quelque chose d’autre. Et ça, c’est comme manger de la boue. Qui aime vraiment manger de la boue ? À part les enfants, les vers de terre et aussi quelques personnes que je connais en Californie et qui suivent des régimes vraiment bizarroïdes. Il y a des gens là-bas qui mangent de la terre. C’est complètement bio. Là-bas, vous pouvez vendre n’importe quoi du moment que c’est bio. J’avais dans l’idée de me mettre à vendre des déchets bio, un truc parfaitement sain à manger. Monter un petit étalage à côté d’une station d’épuration. Je suis sûr qu’on pourrait avoir des clients. "
Le groupe : " Il semble qu’il s’agit ici de quelque chose que l’on pourrait faire soi-même et qui marcherait aussi bien sans être aidé. "
Richard : " Tout à fait. Elle y est arrivée toute seule. Moi, je n’ai rien fait. "
Le groupe : " Elle n’y serait jamais arrivée si vous n’aviez pas été là. "
Richard : " Non, mais elle aurait pu le faire... une fois que vous savez le faire...Il est toujours plus facile de faire quelque chose avec l’aide de quelqu’un, parce que, dans ce cas, il est plus facile de suivre les instructions. Ce qui se passe, c’est que... vous arrivez à mieux distinguer comment ne pas... vous écoutez les mots et ces mots vous disent : " Je ne veux pas ça. Je vais l’éviter. " Et si vous y réfléchissez bien, les choses qu’elle souhaite éviter sont... je ne veux plus ressentir ce désir. Elle veut éviter le désir, elle ne peut même pas éviter le chocolat. Mais les choses qui vous attirent sont bien plus puissantes que celles qui vous répugnent. Essayez de vous souvenir quand vous étiez ado. Vous pouvez trouver là pas mal d’exemples de choses dont vous aviez peur. Même quand vous êtes adulte, le même phénomène se produit : vous vous sentez attiré par quelque chose qui se révèle beaucoup moins puissant que ce qu’en réalité vous être en train d’essayer d’éviter. C’est bien facile d’arriver à faire en sorte que les gens... les gens peuvent être bien plus facilement motivés à faire certaines choses s’ils ressentent de l’attraction pour elles plutôt que de la répulsion. Un jour, David Coloff m’a raconté cette vieille blague. Bizarre d’ailleurs, je ne l’ai pas entendu du tout tousser hier ; ce serait peut-être le moment qu’il aille prendre un cocktail. David Coloff avait l’habitude d’hypnotiser les gens et de faire en sorte que le goût de la cigarette devienne quelque chose d’horrible pour eux. Bien, et de plus l’huile de foie de morue lui semblait être le remède le plus efficace du siècle. Un jour, David s’occupait d’un client qui voulait s’arrêter de fumer ; il a commencé à l’hypnotiser... " les cigarettes vont avoir un goût d’huile de foie de morue... ". Bien évidemment, un mois plus tard le client était de retour. Dave lui demanda : " Alors, où en êtes-vous avec ces histoires de cigarettes ? " Le client lui répondit : " Je ne fume plus du tout. " David lui demanda alors : " Pas de problèmes ? ". " Pas de problèmes ", lui répondit le client. Tout en parlant, il ouvrit sa veste, en retira une bouteille d’huile de foie de morue et la but d’un seul trait. (Rires). Ce qu’il se passe, c’est que lorsque vous mettez en place une substitution, de drôles de choses comme ça vont se produire. Le choix que j’ai fait - c’est à dire de faire en sorte que ce qui vous attire devienne souhaitable, attirant et agréable - est un véritable choix parce que, pour ma part, je ne crois pas qu’il soit nécessaire de remplacer une compulsion par une autre. Cela n’est pas nécessaire. La véritable compulsion se passe dans votre cerveau. Et ce qu’il faut faire, c’est arriver à transformer ce processus en quelque chose d’autre. C’est de cette façon que des images de chocolat peuvent apparaître dans son esprit. Mais elles n’y resteront qu’un certain temps. Et à présent, son esprit a appris ce qu’il faut en faire. Je ne crois pas que l’on fait des choses aux gens. Je pense plutôt qu’on leur enseigne quelque chose. Je sais comment m’y prendre pour leur apprendre à le faire. Si vous remontez les étapes... "
Eileen : " Est-ce que vous utilisez vraiment cette... "
Richard : " Pour moi-même ? "
Eileen : " Oui, pour vous-même ou pour les autres... "
Richard : " Je n’ai pas envie d’arrêter. Cela fonctionne trop bien. "
Eileen : " Est-ce que vous pourriez le faire sur vous-même si vous le souhaitiez ? "
Richard : " Oui. Demandez-le à Matt, il était là. Euh... pour ma part, je pense que la démonstration serait bien plus élégante si quelqu’un d’autre venait et le faisait à ma place. Il n’y a rien au monde qui vous permettra d’arrêter. Croyez-moi. C’est vous-même qui allez le faire. Il y a une chose que j’aimerais dire à propos de fumer... que ce qui est intéressant, c’est que j’ai fait en sorte de lui faire dire spontanément le plaisir qu’elle ressent. Ce que j’ai pu réaliser, c’est que finalement elle ressent même du plaisir à regarder les autres fumer. "
Eileen : " C’est ce que j’ai fait également. "
Richard : " Oui, mais apparemment pas très bien. C’est une chose que de ressentir du plaisir à regarder les autres fumer, mais c’en est une autre que d’être contraint de passer dans cet état d’esprit lorsque vous ressentez l’envie de fumer. Ce qui est sympathique dans le cas de cette personne qui a arrêté de fumer, c’est que non seulement elle y est arrivée mais qu’en plus elle n’est pas retombé dans une autre dépendance. Et de plus ils... parce que les gens qui arrêtent de fumer mais qui en ressentent encore le désir veulent absolument que la planète entière fasse comme eux. Alors la seule chose qui leur reste, c’est de se sentir mal à l’aise lorsqu’ils sentent l’odeur de la cigarette. Cela devient une sorte de nausée. Cela va leur prendre un certain temps (à elle)... ils adoptent un drôle de comportement. Un jour, je me trouvais dans une pièce avec un plafond de plus de 25 mètres de haut. Il y avait une personne qui fumait et 200 mètres plus loin quelqu’un d’autre leva la main et dit : " Pourriez-vous demander à cette personne d’arrêter de fumer. " Si cela ne tenait qu’à moi, ce gars, je l’aurais attrapé et je l’aurais enfermé dans un placard avec cinq cigares allumés. Il s’agissait juste d’un phénomène visuel... pour ma part, j’ai trouvé ça très élégant, parce que, ce qui s’est passé, c’est qu’elle s’était mise à éprouver du plaisir à regarder les autres fumer. Pour conclure, c’est que le phénomène se renforce : moins vous fumez, moins vous avez envie de fumer. C’est là le truc qui permet de faire fonctionner les systèmes. Voyez-vous, en psychothérapie, comme dans tous les autres domaines d’ailleurs, le mot " système " est devenu le mot clé. Cela fait environ dix ans que ça dure. "
Malheureusement, on n’a aucune idée de ce que cela veut dire. Pour les praticiens de la thérapie familiale, leur idée de système est... c’est à dire qu’à présent, ils peuvent utiliser le mot ’processus’ plutôt que le mot système. Or il apparaît qu’un système, et particulièrement au sens cybernétique du mot, dépasse désormais largement le cadre de la cybernétique. Dans les technologies de pointe, on vient de découvrir qu’après tout la cybernétique n’était pas vraiment ce qui se fait de mieux. Il existe bien d’autres types de systèmes qui sont nettement plus élégants dans leur façon de fonctionner. Les gens dans la communication ont une liste de mots bien utiles : ’feed-back’ par exemple - auto-évolutive - ou alors le tout nouveau ’feed-forward’ - réaction anticipative. La ’rétroaction’, c’est bien, la ’réaction anticipative’, c’est mal. Et il apparaît alors qu’il s’agit de ’boucle de feed-forward’. Quelque chose d’auto-renforçant qui ’éteint’ quelque chose d’autre, voilà bien quelque chose de neuf. Ce n’est pas du ’feed-back’. Les boucles de rétroaction sont des choses qui se reproduisent sans cesse, de façon identique. Alors, du coup, les gens veulent rajouter du ’feed-back’ dans leurs systèmes. Ils parlent de systèmes ouverts et de systèmes fermés. Si vous lisez tous les bouquins disponibles sur la thérapie familiale, vous comprendrez alors pourquoi je ne cesse de me dire : " Mon Dieu, si seulement ils pouvaient savoir ce que c’est qu’un système. " Ce que je veux dire... c’était un... soyez sages. Apprenez à vous tenir prêts (C’est à dire, qu’au moment où je vous parle, certains groupes de thérapie familiale expliquent comment on pourrait traiter les individus). Votre livre souligne le fait que... J. Halley, qui à propos a été la première personne à examiner mon livre The Structure of Magic avant même qu’il ne soit publié, en avait reçu les quatre premiers chapitres. Sa réaction fut de dire que les gens ne le trouveraient pas intéressant parce qu’il n’y avait rien de neuf et que de toute façon ils n’en comprendraient même pas les bases. Ils ne réalisent pas qu’il s’agit de mettre l’accent sur l’individu plutôt que sur les interactions au sein de la famille, comme ce qui se faisait dans les années 20.
Alors, il a recommandé à l’éditeur de ne pas le publier. Des trucs comme ça ! Et, vu depuis sa perpective, il avait probablement raison. Ce qui nous intéressait c’était de publier des vieux machins, des trucs des années 20. Mais à mon avis, il est nécessaire de mettre l’accent sur l’individu, parce que je pense qu’en tant que praticien de la thérapie familiale, il est indispensable de comprendre le fonctionnement d’un système familial. Vous devriez pouvoir prendre n’importe quel membre d’une famille quelconque puis déplacer l’ensemble du système. Peu importe le membre de la famille que vous prenez. Qu’il s’agisse du client en question ou bien d’un autre. Il pourrait s’agir de n’importe qui, du moment que vous comprenez comment fonctionne le système. Vous pouvez prendre l’un d’entre eux, faire pschitt et faire basculer le système. Vous ne pouvez pas le faire avec une personne isolée dans le contexte d’un hôpital. Vous avez besoin de la voir interagir avec un autre membre du système. À mon avis, c’est dans ce sens que devrait travailler un praticien de la thérapie familiale. Et pour y arriver, il faut construire une ’boucle auto-évolutive’. Bien, à présent, je vais vous montrer ce que j’aimerais que vous fassiez. Ce que j’ai souligné le premier jour où je vous ai parlé est qu’à mon sens la PNL est à la fois une attitude et une méthodologie. Une fois que vous disposez de ces deux éléments, vous pouvez élaborer une technique comme ça (en claquant les doigts). Combien de temps cela pourrait-il prendre... combien êtes-vous par exemple à avoir appris le recadrage ? Bon, pour ceux d’entre vous qui ont appris à recadrer, combien de temps est-ce que cela aurait pris avec le recadrage ? "
Eileen : " Oh, trois fois plus de temps. "
Richard : " Oui, c’est bien ça, trois fois plus de temps, et encore, à condition de bien savoir le faire. Si vous êtes bon, vous pouvez y arriver... mais cela prendrait trois fois plus de temps. "
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