Psychose et Guérison, Le Chemin de la Compassion : introduction

« Une vision radicalement nouvelle de l’esprit psychotique et de sa capacité inépuisable à générer des « îlots de clarté » et permettre son auto-guérison : celle-ci nous apporte d’autres conceptions, plus humaines, qui nous faisaient désespérément défaut, pour comprendre le patient psychotique et lui apporter toute l’assistance nécessaire. » -Oliver SACKS, auteur de « Awakenings »

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Plus de 70% des personnes hospitalisées pour raison psychiatrique retournent vivre chez elles. Elles ont, le plus souvent encore besoin de soins. Ceci signifie que plus de 10 millions de personnes vivent, dans leur foyer, avec quelqu’un qui se trouve à un stade plus ou moins avancé dans son processus de guérison. Ceux qui sont dans cette situation se retrouvent seuls, avec peu de professionnels disponibles et très peu de conseils pour les aider. On ne leur a pas transmis le savoir nécessaire pour s’occuper d’eux-mêmes et de leur famille pendant et après une situation de crise, d’ordre psychologique. Cette situation a engendré une frustration et une souffrance croissantes pour les patients et leur famille qui, pendant longtemps, s’en sont remis uniquement aux services psychiatriques officiels. Cependant, il n’existe justement aucun "système", de santé mentale ou autre, capable de faire face à l’étendue de ce problème. Il s’agit d’une situation d’urgence croissante. A une époque où, dans le monde, prolifèrent « des armées entières » de personnes démunies et sans logis, il est important d’en apprendre plus sur la nature de la "guérison" et, si cela est nécessaire, de savoir comment transformer sa propre maison en foyer de guérison.

L’état désespérant de la qualité des soins en matière de santé mentale est d’ores et déjà de notoriété publique. Ceci particulièrement juste pour les soins des personnes qui se trouvent dans des états extrêmes, comme le sont les psychotiques et pour les soi-disant malades mentaux chroniques. Les visions opposées qui s’affrontent, la violence qui perdure à l’égard des patients, le ressentiment partagé par chacun et les difficultés sociales qui se font particulièrement criantes, tout cela contribue à la difficulté des soins. La douleur de millions de personnes atteintes de troubles mentaux extrêmes a inéluctablement conduit leur famille et les médecins à dépendre totalement des modèles médicamenteux, en constante augmentation, conçus pour "un traitement biologique".

Ainsi, tout au long de ces vingt dernières années s’est développé un intérêt quasi exclusif pour les origines biologiques et chimiques du dérangement mental. Les financements tant gouvernementaux que privés ont été entièrement consacrés au soi-disant modèle médical, laissant d’autres domaines d’étude clinique dans l’atrophie. Ceci s’explique par la fascination qu’exerce la recherche de haute technologie sur les mécanismes du cerveau et par la conviction sans faille qu’ainsi sera résolu le problème de la maladie mentale et découverte la chimie de la santé de l’esprit. Une nouvelle fois , la solution se trouve au laboratoire.

De nos jours, la croyance populaire selon laquelle apparaîtra bientôt un point de vue scientifique faisant autorité sur cette maladie énigmatique est largement répandue, rendant futile et impraticable tout effort conséquent de traitement individuel ou social. La simple idée que la psychose puisse être l’une des perturbations et conditions malheureuses de l’existence humaine est encore bien peu prise en considération. En lieu et place de la conception rassurante qu’elle n’est qu’une maladie rare, la psychose peut s’avérer la conséquence naturelle de la manière dont on a mené son existence. Il est possible que la médicalisation de la folie ait généré un sentiment trompeur de sécurité. Le fait est que les gens perdent le contrôle de leur esprit et deviennent psychotiques à n’importe quel âge, de la petite enfance au seuil de leur mort. Croire que la psychose débute et se termine du fait de certaines particularités du cerveau lui fait perdre son caractère de tragédie humaine et contribue à la dégradation constante des conditions de soins à laquelle sont confrontés, aujourd’hui, presque tous les malades mentaux chroniques.

Les soins ont atteint un tel niveau de confusion et de compétition que les prescriptions abusives de médicaments en tous genres sont devenues monnaie courante. Celles-ci ont entraîné dans leur sillage une lutte coûteuse pour la santé du corps et de l’esprit contre les effets secondaires nocifs qu’elles génèrent : dysfonctionnements corporels, léthargie, distance vis-à-vis d’autrui, difficultés de concentration, perte d’intérêt et ce que l’on appelle l’"ennui". La thérapie électro-convulsive est à ce point devenue à la mode que certains grands hôpitaux l’utilisent comme traitement principal dans les cas de grave dépression névrotique. Elle est aujourd’hui employée sur plus de trente mille patients par an. De plus, l’utilisation de la « psychochirurgie » connaît actuellement un intérêt renouvelé qui se fonde presque exclusivement sur l’argument de la réduction des coûts.

Les prévisions monstrueuses d’Ivan Illich dans La Nemesis médicale : L’expropriation de la Santé sont d’ores et déjà devenues réalité. En clair, "le modèle médical" bénéficie d’une acceptation tellement absolue et aveugle que les gens ont abandonné toute la sagesse traditionnelle dont ils disposaient pour prendre soin d’eux-mêmes ou d’autres personnes malades. Les professionnels de la thérapie sont eux aussi devenus ignorants des compétences à apprendre et à pratiquer pour prendre correctement soin de leur propre santé mentale. Ce que l’on a appelé "l’industrialisation de la santé mentale" a quasiment atteint son point culminant : la sagesse curative intemporelle et le simple bon sens sont aujourd’hui qualifiés d’"anachroniques" - considérés donc comme démodés et inutiles à l’ère moderne. Cependant, l’"ère moderne" du traitement a déjà un sinistre passé sociologique derrière elle. Toutes les installations modernes de traitement sont régies par trois conditions primordiales qui limitent et dirigent la thérapie des personnes qui nécessitent des soins intensifs : la réduction des coûts, les règles de l’assurance maladie et la crainte des allégations de faute professionnelle. Ces trois conditions font que se perpétue la croyance en les vertus du traitement de nombreuses personnes au même endroit - conception jamais remise en cause mais largement infondée - avec la "mentalité d’asile" qui en résulte. Ces conditions ont toujours justifié une grande variété d’agressions thérapeutiques ("furor therapeuticus" comme les anciens médecins avaient coutume de l’appeler). La plupart des conditions modernes de traitement, sans en avoir conscience, favorisent la peur des relations intimes qui sont si précieuses et si vitales pour la guérison de la folie.

Ce qui est presque aussi préoccupant que les effets pervers du traitement mental moderne c’est que la formation des personnes travaillant avec des patients en prise avec des états mentaux extrêmes a été grossièrement négligée. Les responsables de la formation semblent également attendre la découverte d’une clé biologique. Pendant ce temps, on observe un flot continu de poursuites devant les tribunaux à l’initiative de nombreux patients traités dans ces hôpitaux et asiles, au motif de carence de soins, de négligences et de violences. L’étude de l’esprit et de ses fonctions a pratiquement cessé d’être enseignée dans les études médicales, psychiatriques et dans la plupart des cursus de psychologie. La formation à la psychothérapie des personnes fortement perturbées, ou dans les disciplines de la thérapie interpersonnelle en général, devient de plus en plus rare dans les domaines académiques. D’ores et déjà, presque tous les présidents des départements de psychiatrie sont biochimistes ou généticiens. Où donc trouver la formation permettant de surmonter la peur et l’impuissance que l’on éprouve lorsque l’on se retrouve confronté à un esprit devenu psychotique ?

Les groupes d’anciens patients sont en désaccord les uns avec les autres quant aux procédures de traitement. Malgré cela, ils tendent de plus en plus à s’unir dans leur opposition contre ceux qui approuvent les théories médicales largement répandues du dysfonctionnement incurable du cerveau. En fait, partout où l’on pose les yeux, tout ce que l’on voit est désaccord, frustration et rivalité au sujet des traitements psychiatriques, et nombreux sont ceux qui considèrent que la situation actuelle est presque désespérée.

En même temps, le constat ne s’arrête pas là - des preuves nous permettent d’avoir un autre point de vue. Il existe une sagesse dans l’histoire des soins apportés aux personnes aliénées qui, certes, n’est pas très connue mais contient néanmoins la fraîcheur et la simplicité requises pour faire face à la crise actuelle.

C’est de cette sagesse que Psychose et Guérison tire son inspiration en offrant une perspective différente sur la nature de la psychose et de son traitement. En dépit des préjugés déroutants et décourageants qui déterminent le traitement tel qu’il est pratiqué de nos jours, il est encore possible de mettre en lumière une source d’inspiration et d’espoir en réorientant son attention sur la réalité intérieure ou personnelle de la folie et sur les fonctions mentales fondamentales qui la propagent. Il est important d’apprendre directement des relations intimes avec les personnes en prise avec la psychose pour en savoir plus au sujet de la lutte abyssale qui prend place dans la confusion psychotique elle-même. Associer cet effort de recentrage à ce que l’on appelle populairement "l’antipsychiatrie" serait un malentendu. Cette approche est issue d’une longue tradition psychiatrique qui aujourd’hui n’est, effectivement, pas du tout à la mode. Peut-être, d’ailleurs, ne l’a-t-elle jamais été. Il s’agit d’une tradition qui a toujours pris beaucoup de risques dans sa quête de traitements alternatifs pour la maladie mentale.

La motivation à élaborer un traitement alternatif, plus naturel et à l’échelle du foyer est une tradition des plus anciennes qui a son origine au sein même de la psychiatrie. A un moment donné de sa carrière, vers la fin des années 1800, le grand psychiatre suisse Eugen Bleuler (le créateur du concept de "schizophrénie") a vécu avec ses patients psychotiques pendant douze années. Il cultiva la terre, fit la cuisine, mangea, coupa du bois et partagea sa vie avec eux au sein d’une communauté thérapeutique expérimentale qu’il établit dans le vieux monastère de Rhineau. A peu près à la même époque, William James accueillit, dans sa propre famille, un jeune homme de l’asile d’Etat pour qu’il vive et reprenne des forces ; Bruno Bettelheim fit de même avec deux enfants autistes.

C’est dans de telles conditions que se fait entendre la vérité et c’est ainsi que l’on peut apprendre des personnes psychotiques : comment s’exercent l’ensorcellement et la séduction de l’esprit psychotique et quels sont les efforts et la discipline nécessaires à la guérison. Cependant, le monde de la santé mentale semble avoir totalement ignoré ou oublié ce dont nos patients nous ont parlé, et qu’ils continuent à nous dire, au sujet de la psychose et d’autres états extrêmes de l’esprit. En d’autres termes, quel que puisse être le déclencheur de cet état, l’expérience doit toujours être rattachée aux troubles subtils qui en découlent et ce, au milieu de l’anarchie psychologique et durant le fragile processus de la prise de conscience du patient. Il est impératif de travailler de manière directe et précise avec les évènements psychiques et physiques qui surviennent en permanence et qui nous semblent bizarres. Echouer dans cette entreprise ne fait que conduire encore plus profondément la personne dans la folie.

Toutefois, c’est la guérison de la psychose, et non la réforme du système de santé qui demeure le sujet fondamental de cet ouvrage. Avant toute chose, cet écrit part du point de vue que la guérison authentique de la psychose est possible.

Les instants de guérison naturelle, les "îlots de clarté" comme j’en suis venu à les appeler, se produisent à tout moment dans l’expérience de la psychose ; non seulement ils peuvent être identifiés et reconnus mais ils doivent aussi être protégés. En fin de compte, ce livre raconte comment percevoir et cultiver les îlots de clarté. En effet, c’est de cette manière qu’une guérison totale de la psychose peut s’opérer et se maintenir sans avoir recours à des méthodes de traitement agressives ou physiquement intrusives. Pourtant, la possibilité même qu’une personne puisse guérir complètement de la psychose est généralement mise en doute et contestée, et de nombreuses réticences freinent encore le développement de méthodes non intrusives - comme s’il n’y avait aucune continuité entre psychose et santé mentale et que nous pouvions ignorer nos propres esprits et le potentiel effrayant de la folie en chacun de nous. Il y a quelques années, j’ai écrit au professeur Manfred Bleuler, l’un des doyens de la psychiatrie internationale qui, durant vingt-sept ans, a repris le poste de son père comme directeur de l’hôpital Burghölzli à Zürich (célèbre depuis Carl Jung qui y a exercé) et j’ai pu lui faire part de mes propres questionnements et dilemmes quant au traitement des personnes psychotiques. J’étais préoccupé, tout comme je le suis aujourd’hui, de l’incapacité de notre culture à leur venir en aide. Sa réponse fut d’une grande ouverture. Réagissant aux descriptions du traitement que j’effectuais, il m’écrivit :

« Puis-je mentionner certains points particuliers au regard desquels j’ai trouvé votre présentation particulièrement excellente : l’importance de "l’histoire de la santé mentale" est rarement mentionnée dans la littérature psychothérapeutique. Autant que je sache, vous êtes le premier à la décrire d’une manière aussi convaincante. Elle joue également un grand rôle dans mon travail psychiatrique. La nécessité de se libérer du préjugé qu’une personne qui a sombré dans la folie le restera toute sa vie est extrêmement urgente et vous la formulez remarquablement bien. J’ai été, pour ma part, beaucoup attaqué ces dernières années pour avoir vu et décrit la guérison de nombreux schizophrènes qui avaient été gravement malades durant de longues périodes. La critique de mon enseignement et de mon expérience se résume par l’opinion suivante : "Un patient schizophrène ne peut jamais guérir et, si vous imaginez avoir vu des cas de guérison de patients schizophrènes, c’est parce que le diagnostic que vous aviez posé était faux." À mon avis, cette critique est irréaliste et nuisible pour nos patients. Je suis heureux de savoir que vous vous battez comme moi contre cette opinion. »

C’est dans cet esprit que j’espère présenter la perspective de la guérison et donner aux patients et à ceux qui, parmi leurs proches, sont à même de leur donner des soins, les moyens d’identifier la séquence concrète d’évènements qui conduit à la folie et, de même, celle qui intervient dans le processus naturel de guérison. Par exemple, il est d’une importance capitale de prendre conscience de la dimension spirituelle de l’épreuve psychotique et de la manière dont elle est étroitement liée aux expériences corporelles concrètes. De tels aperçus de la façon dont la souffrance psychotique se crée peuvent prodiguer de précieux moments de clarté et de détente. En résumé, ce livre a été écrit pour apporter à ceux qui ont souffert de la psychose et peuvent encore y être confrontés, à leurs familles, aux psychiatres ou aux autres personnes qui travaillent avec eux, une connaissance pratique des manières et des moyens de gérer leur mental, de se protéger eux-mêmes et d’améliorer leurs conditions d’existence lors des différentes phases de la maladie et de la guérison.

Au cours des trente dernières années, j’ai été témoin de nombreux cas de guérison de personnes atteintes de psychoses les plus graves, parfois pour des mois ou des années, parfois pour la vie entière. Et, quelquefois, le niveau de guérison constaté a même surpassé la santé la plus éclatante qu’on ait pu observer avant que la maladie mentale n’apparaisse. Dans chaque cas, j’ai observé "ce qu’il fallait" pour guérir : les forces individuelles, les qualités de caractère et l’intelligence personnelle des patients. J’ai été en étroite relation thérapeutique avec ces personnes pendant, parfois, de nombreuses années et j’ai examiné la nature des relations intimes qui empêchaient ou développaient leur rétablissement. De plus, après avoir travaillé dans plus d’une douzaine d’hôpitaux et de communautés thérapeutiques, j’ai pu déterminer les aspects environnementaux et culturels qui favorisent les attitudes et disciplines nécessaires à la guérison, et ceux qui s’y opposent.

Plus récemment, j’ai eu l’occasion de créer et de diriger pendant six ans une communauté de traitement spécialisé (le projet Windhorse auquel se réfère la deuxième partie de ce livre) au sein de laquelle toutes les expériences cliniques exposées ci-dessus ont pu être réalisées. Prendre soin des personnes suivant cette approche m’a permis d’approfondir ma compréhension de la nature de la psychose et de la manière dont la guérison est possible. Je crois que ce que j’ai appris de cette expérience peut être communiqué en racontant les histoires de vie des patients - avant, pendant et après la psychose.

Ces descriptions proviennent de comptes-rendus publiés et de mes propres rencontres cliniques. Chaque cas a été soigneusement choisi pour l’éclairage qu’il offre et parce que ces perceptions ont été, à plusieurs reprises, vérifiées par mon expérience clinique. Ces cas viennent faire écho avec ce que j’ai également pu entendre et comprendre des centaines de personnes qui m’ont été présentées en supervision clinique. J’ai discuté de ces comptes-rendus avec beaucoup d’anciens patients à un moment ou à un autre. Ceux qui sont allés plus loin en lisant les travaux autobiographiques sur lesquels ils sont basés en ont confirmé la profondeur et y ont trouvé beaucoup de sagesse et de conseils pratiques. Ils y ont toujours reconnu de nombreux aspects d’eux-mêmes.

Bien qu’il existe différentes manières de devenir fou, chacun de ces cas comporte en lui-même un caractère d’universalité. Il ne s’agit pas nécessairement de cas exotiques ou concernant des personnes "d’élite", néanmoins ils traitent d’individus exceptionnels qui disposaient des capacités et du talent nécessaires pour exprimer et communiquer le drame psychotique ordinaire. Chacun entend parler pour tous ceux qui ont connu la psychose et démontrer la clarté et l’intelligence disponibles même chez quelqu’un en proie à la confusion la plus aiguë. Ceci peut sembler surprenant à celui qui pense que la psychose est seulement une confusion abjecte. Pourtant, chaque cas raconte la réalité subjective de la psychose, dans des récits pénibles, douloureux voire peut-être dangereux à exprimer, de tels récits étant connus pour agiter l’esprit et provoquer une critique acerbe. Parmi ces personnes, nombreuses sont celles qui ont guéri à un degré ou un autre et chaque cas met en lumière et clarifie des principes de base de la guérison. Tous apportent ou indiquent des conseils et recommandations dont toute personne confrontée à la psychose a un besoin urgent pour son propre traitement et, ce qui est tout aussi important, ils lui apprennent qu’elle a besoin des autres. Ces recommandations ont donné lieu à une méthode de traitement. C’est le thème des derniers chapitres qui donnent des conseils utiles ainsi que des instructions précieuses à toute personne impliquée dans la création d’un environnement thérapeutique.

Tandis que de nombreux cas sont évoqués au fil des pages, quatre portraits principaux nous révèlent des aspects habituellement cachés de l’expérience psychotique, y compris l’action d’une intelligence subtile qui, au final, est précisément ce qui rend la guérison possible. Les éclairages qu’apportent ces quatre histoires sont si importants par rapport aux questions soulevées par la création d’un foyer thérapeutique qu’elles constituent à elles seules la première partie de ce livre. A l’image d’un microscope dont les loupes nous transmettraient une image de plus en plus détaillée d’un échantillon, ces histoires suivent l’évolution de la psychose d’une suite incontournable d’évènements jusqu’à des lueurs momentanées de conscience. Le premier chapitre nous décrit, du début à la fin, le panorama intégral de l’expérience psychotique, traversé lors de la guérison héroïque d’une personne totalement seule et contre laquelle le sort s’acharne. Le deuxième chapitre nous présente le portrait de l’une de nos extrémités humaines, l’énergie et la puissance sauvages de la psychose maniaco-dépressive. Le troisième est tiré des carnets de bord d’un homme devenu fou alors qu’il se trouvait seul en mer. Il nous entraîne dans les profondeurs de la transformation psychotique jusqu’au seuil critique où la manie devient mégalomanie. Le quatrième portrait est celui d’un poète français qui s’est délibérément plongé dans l’esprit psychotique afin de comprendre les fonctionnements les plus fondamentaux et élémentaires de la conscience humaine, ainsi que ses éléments constitutifs.

La deuxième partie du livre suit une séquence inversée d’évènements : la vision s’étend à partir d’une conscience fragmentaire de l’intelligence de l’esprit en guérison ("les îlots de clarté") pour englober la totalité d’un environnement thérapeutique, avec des recommandations concernant le traitement et le mode de fonctionnement à adopter. Le premier chapitre, un cas historique de guérison, nous montre à quel point la guérison de la psychose dépend de la santé de l’environnement entourant le patient. Le chapitre suivant décrit comment une "équipe thérapeutique" spécialisée peut créer et protéger un environnement thérapeutique sain et empli de compassion. Le chapitre final explique comment appliquer, dans sa propre vie, les informations sur la folie et la guérison présentées dans cet ouvrage. Il inclut la manière de créer un "foyer thérapeutique" et présente le fonctionnement d’un petit hôpital.

Tout au long de cet ouvrage, nous avons abordé plusieurs conceptions différentes de la pensée médicale concernant les problèmes immémoriaux de la psychose. Outre la vision de la psychiatrie et de la psychanalyse, j’ai également pris en compte la perception de l’esprit et de son fonctionnement que j’ai retirée d’années de pratiques et d’étude de la psychologie bouddhiste, en particulier du bouddhisme Vajrayana. De plus, les conceptions thérapeutiques des traditions amérindiennes, de la science du yoga et d’autres traditions chamaniques trouvent ici un certain écho. Cette combinaison d’éclairages psychologiques et de pratiques a permis de suivre, à chaque instant, les évènements de l’esprit psychotique, révélant une "micro-psychologie" de la psychose et une compréhension approfondie de ses expériences les plus intérieures et les plus secrètes. Cette réunion de disciplines thérapeutiques aide à rendre plus lumineuse la nature de la santé mentale et met en valeur les expériences universelles qui en facilitent le rétablissement.

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